Une affaire de famille

La maison est un laboratoire permanent de création. La grande table de la salle à manger ou celle de mon atelier se transforme en espace pour l’imaginaire. 

Et les murs des chambres parlent beaucoup, joyeusement, de cette production. 

David Hokney at home

Quand vient l’heure de l’exposition de David Hockney au Musée de l’Orangerie (A year in Normandie),  nous rêvons d'une rencontre avec l’artiste qui a pris ses quartiers à Beuvron en Auge, à une quarantaine de kilomètres de chez nous. Alors je crée pour mes filles un « atelier David Hokney », notre manière de retenir l’artiste en Normandie. 


Marjane à la maison 

J’adore l’énergie du trait de Marjane Satrapi. Ses toiles peintes, qui ont fait l’objet d’une exposition en automne 2020 à la Galerie Penthièvre, m’ont éblouie. Durant l'été, j’ai pris les pinceaux pour réaliser des visuels sur carton inspirés de son univers. Une façon pour moi de puiser de nouvelles inspirations en attendant de travailler sur une prochaine série. 


Je ne jette rien, c’est une folie, je garde tous les dessins, collages, peintures de mes filles. Leur créativité me bouleverse. Tout se recycle ; il m’arrive souvent d’utiliser leurs dessins pour créer des cartes d’invitation pour les anniversaires. 

Seules les constructions en volume (les maisons en cartons et les meubles miniatures qu’elles construisent  entièrement) prennent place  sur la table du jardin jusqu’à l’averse providentielle, celle qui nous sauvera de l’accumulation ;-) Et puis évidemment, un carton passe par là, des bâtons sont ramassés en forêt, des galets sur la plage, et tout recommence !

Super Héroïnes

Parfois, la collaboration artistique avec mes filles prend d’autres formes. Par exemple, le travail de Sacha Goldberger découvert lors d’une exposition au Tri Postal de Lille en début d’année 2016 m’a donné l’idée d'un photomontages à partir de ces portraits de héros, façon peinture flamande. Voici donc à quoi ressemblent Alice au pays des merveilles et Cat’s Woman avec le visage de mes héroïnes chéries. 

https://sachagoldberger.art


 Pas une semaine sans dessiner

Mes filles ont toujours un crayon à la main, un pinceau à leur portée, un pied de nez aux écrans qui pourraient tout envahir.  Je les encourage, je dispose tout le matériel nécessaire, et c’est parti pour la création d'un musée sauvage.  Extrait de notre collection permanente (et forcément évolutive ;-) 

Mon environnement, mes inspirations

Beaucoup d’êtres et de choses m’inspirent, mes enfants, l’homme que j'aime, ma bibliothèque, le théâtre, l’univers des contes, notre maison, la vie quoi ! Mais aussi bien sûr, les oeuvres d'artistes qui m’accompagnent au quotidien. 

Les artistes qui ponctuent les murs de ma maison

Fromenty2

Carole Fromenty, En famille 

Cette toile qui évoque une famille burlesque et touchante se promène entre le séjour et l’entrée de la maison. J'ai découvert le travail de Carole Fromenty  il y a vingt ans par le biais de la Galerie Art4, place des Quatrans à Caen, menée par la passionnée Annie Bonnet. Grâce à cette dernière, j’ai pu offrir récemment une nouvelle oeuvre de l’artiste à l’homme qui partage ma vie : une  composition textile de la série « Happy Family » https://carolefromenty.com

Magalie Bucher, dont j’admire les toiles et l’univers.  J'ai d’abord acquis ce diptyque séparément, mais quelque chose manquait, comme si l’oeuvre réclamait « sa moitié ».  Peu de temps après, on m’a offert l’élément second : le premier a alors pris une nouvelle résonance, les visages se sont épanouis, les deux oeuvres se sont répondues. Ces couples de baigneurs (technique mixte sur zinc) nous accueillent au salon. https://www.facebook.com/profile.php?id=100063722559609

Ces lithographies de Bernard Louvel ont été créées à partir de plaques photographiques du XIXè siècle retrouvées à l’Odéon. Cette alliance de l’image et du théâtre ne pouvait que m’inspirer.

Bernard m’a offert la lithographie Disparition du bleu,  en récompense d’un texte que j’ai écrit pour son ouvrage Nebula Obscura paru aux Editions du Chameau en 2012. http://editionsduchameau.free.fr/bdComNebula2012.pdf

C’était la troisième fois que je publiais un de mes textes dans un ouvrage collectif.  

Xavier Hortala, le peintre granvillais que l’on m’a offert lorsque j’étais étudiante. Ce dyptique est un couple plein de sensualité qui veille sur nos nuits. https://atelierhortala.wordpress.com

Piero Fornasetti, pour sa fantaisie et son art du travestissement qui ne me lassent jamais. 

Modigliani

Modigliani, la preuve en image de la puissance de vie d’une oeuvre. Cette reproduction m’a toujours accompagnée, dans tous les lieux que j’ai occupés. Il suffit que je jette un oeil sur elle pour savoir quel est le tourment, la quête ou l’enjeu du moment. Pas un jour sans qu'elle ne me raconte quelque chose de ma vie ou de mes émotions. Son visage est vivant et sa voix porte des sons. Je ne peux pas m’en passer.

Je dois une reconnaissance toute particulière à Christine Muller, artiste-peintre de génie qui sans le savoir m’a mis le pied à l’étrier. En 2004, en entrant dans la galerie d’art Damon à Poitiers, je tombe en admiration devant ses toiles qui m’ouvrent de nouvelles perspectives : on peut donc créer des merveilles avec l'acrylique !  Mais ça ne s’arrête pas là. A l'époque, depuis que je travaille à l’huile, la peinture est devenue un combat. Et cet article sur lequel je tombe (Pratique des Arts, Mai-Juillet 2004 p. 35-39) me raconte que non seulement j’ai le droit de passer par le chaos, mais que j’en ai le devoir ; c’est un passage obligé. Christine Muller me réconcilie alors avec l'épreuve  de l’informe, me fait oublier la peur du néant : l'harmonie naîtra du monstrueux, il ne faut rien craindre. Tout devient désormais possible. Je ne redoute plus aucune des étapes du travail, la peinture n’est plus tauromachie, elle est devenue danse : équilibre de passion, de technique et de sensualité. Quelques jours plus tard, mon univers naitra de l’exploration de l’acrylique et de cette confiance nouvelle dans ma capacité de créer. https://mullerchristinepeintre.com

Ma maison. 

Parler des oeuvres sur les murs est une chose, saluer les murs qui portent ces oeuvres en est une autre. Cette maison est une ancienne grange que nous avons entièrement réhabilitée il y a dix ans ; elle porte en elle une vie propre, au-delà de la nôtre. L’entrée est déjà progrmmatique de l’ensemble des autres espaces : mystérieuse et séduisante. 

 Ses murs me racontent une histoire ; alors forcément, ils sont un tremplin pour le voyage et l’imaginaire. 

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stephanie.h.robledo@gmail.com


© STEPHANIE ROBLEDO 2021